[ Chronique ] Le passé, Le présent

I) Le passé

De mon sang je me vide. Je meurs très lentement. Dans la nuit elle me guide. Tout droit, tout en avant. Quand mon esprit se perd. Vagabondant dans la nuit. J’entrevois l'enfer. Ma vie après la vie.

Il fait nuit et froid, une pluie fine dégringole sur son corps nu. Lamox reste allongée, plongée dans ses pensées.
Ou suis-je ?
Je ne sais pas !
Des cailloux blessent sont corps déjà meurtri. Elle ferme les yeux et se souvient.

Une maison, du feu dans une immense cheminée, une marmite qui attends en fumant. Une table, sur laquelle des herbes, onguents et autres ustensiles patientent. Elle se voit entrer dans la salle, vêtue d’une robe à l’allure monacale, d’une cape et d’une capuche le tous cousus dans un velours noir. Elle profère des imprécations magiques, d’une voix calme et posée. Remue le liquide rougeoyant et y ajoute une herbe, mélange. La mixture fume, un léger brouillard en sort et envahit lentement toute la pièce, laissant derrière lui une odeur suffocante. Elle sourit, son heure va venir, sa vengeance s’accomplira enfin.
Une voix fluette s’insinue dans son esprit.
Ne fait pas ça Lamox, tu le regretteras. Ce n’est pas de leur fautes, ils sont perdus et inconscients.

Non !
Elle fait taire cette voix et l’enfouie sous sa rage.
Ils l’ont tué, ils lui ont fait subir milles souffrances, jamais je ne reviendrais en arrière. Et c’est déjà trop tard de toute façon…
Elle attrape la marmite et y plonge une fiole. Les imprécations reprennent. Lentement, elle porte la fiole à sa bouche, ses mains ne tremblent pas, son geste est sur, elle avale le fluide.
Une crampe terrible s’empare de son ventre, elle se plie, tente de résister au mal qui augmente dans son corps et prends toute la place. Elle s’écroule sous le poids de la douleur, reste prostrée au pieds de la table, sans pouvoir bouger.

Une rumeur monte de la nuit et grossit, sa porte s’ouvre, ils sont là. Elle tente de fuir, mais ses membres refusent d’obéir. Elle se laisse traîner par la foule malveillante jusqu’au bûcher. Sa condamnation : trafic avec les démons et sorcellerie. Son arrivée, enchaînée et à genoux, impressionna le héro humain, guidé par les anges et adoré du peuple: Ses cheveux de jais contrastaient avec le froid de son regard. Ses formes, mises en valeurs par ses chaînes, réveillèrent une passion sauvage chez le héro. Le peuple voulait sa mort, mais l’humain, dans un besoin d'assouvir sa passion, en décida autrement, et il ne la condamna au bûcher que pour le lendemain. Dans une geôle sordide, à deux pas d’une chambre des tortures, les vagissement de l’humain et les plaintes de Lamox, que ne couvraient pas les hurlements des prisonniers. Elle hurla de douleur, sentant son âme violée et déchirée par ce monstre.

C’est en cette nuit de calvaire, au sombre désir de son ennemie, qu’elle appela les ténèbres à son secours. Celles-ci s'attaquèrent au héro, qui fut projeté, et Lamox libérée. Lorsque l’humain se releva pour tenter de l'immobiliser, il fut cloué au sol par des tentacules issus des Abysses, et il fut incapable d'effectuer le moindre mouvement. Il subit le sort qu'il lui avait réservé, et Lamox disparut dans la nuit...

II) Le présent

Le temps m’est offert, je le perds aussitôt dans les yeux de la mère des douleurs.

Allongée sur le sol dur d’une grotte, loin de la foule. Sa vie s’étiole, son corps ne sent plus rien, ses yeux se ferment, elle meurt le sourire aux lèvres. Son âme parcourt la terre et s’enfonce finalement, dans les Abymes protectrices, à la recherche de ce qui l’a secourut. Elle est escortée par des myriades de démons, diablotins, harpies qui hurlent son nom et l’encouragent à continuer. La chaleur des Enfers est salutaire, sa rage grandie, la peur disparaît peu à peu pour laisser place à la haine. Elle se retrouve seule avec ses sentiments puissants.
Bienvenue chez toi Lamox. Je te donne la chance de pouvoir vivre éternellement, d’accomplir ta vengeance envers nos ennemis communs, tu es des nôtres maintenant. Retourne dans ton corps et voies comme nous sommes redoutables.
Elle ne comprend pas vraiment ce qui c’est passé, mais repart, triste de quitter les Enfers où elle se sent si bien. Elle prends son temps pour remonter, fait des détours , forte de sa nouvelle vie. Son corps l’appelle, elle le rejoint.

Elle ouvre les yeux, son corps à légèrement changé, plus souple, plus fin. Elle se lève et regarde attentivement chaque parties de son anatomie. Le grain de sa peau est plus fin, plus clair, ses jambes son plus longues et plus galbées, sa poitrine est ferme et plus importante, sa taille est fine et ses hanches plus rondes.
Je suis revenue de la mort.
Elle sourie, sort de la grotte et marche d’un pas léger vers le village qui l’a renié. En chemin elle rencontre une famille de trois humains, la jeune femme est enceinte, presque à terme, son époux est fatigué par la marche et les cris de son enfant, mais est irrésistiblement attiré par la jeune femme nue qui s’approche d’eux. Sa beauté mêlée à sa pâleur la rends troublante, il ne peut éviter un frisson.
Lamox à faim… Elle hypnotise l’homme, massacre l’enfant des ses griffes acérées, faisant jaillir le sang innocent, quelle goûte, puis se retourne vers la femme et lui ouvre le ventre pour y prendre son bébé, qu’elle dévore goulûment. Elle passe à l’homme, le déshabille et commence à copuler, dans sa rage envers lui et le plaisir qu’il lui procure, elle le tue.
Fouillant dans les affaires, elle trouve de quoi s’habiller et continue son chemin jusqu’au village qui est maintenant tout prés. Elle ne pense pas à ce qu’elle à fait, sa faim et sa soif de vengeance sont plus fort que tous. Arrivée au hameau elle commence à occire, détruire, faucher et prendre la vie de tous ceux et celles qui croisent son chemin, elle frappe aux portes et tue celui qui a ouvert, avant d’entrer et de faire couler le sang des autres habitants.
Le soleil, se lève, le village est calme et silencieux, tout comme Lamox qui à commencer à assouvir sa colère. Elle s’endort dans l’ancien lit, dans l’ancienne maison de son ancienne vie.
La Terre est immense Lamox, protèges les Enfers, comme elles t’ont protégés. La Haine que tu ressens est essentiel pour nous.
A son réveil, ses idées son clairs, elle se lave, se change et par vers les Abymes, pour mettre à mort tous ceux qui n’ont rien à faire chez elle.

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